Toujours sur Heian Shodan et ses deux premiers mouvements, intéressons nous à la fin du Oi tsuki, au moment précis de l'impact si un adversaire se trouvait en face.
Oi tsuki et la gestion de l’énergie cinétique
Quand tu termines ton oi tsuki en zenkutsu, il y a deux options possibles selon ton intention :
Frapper en traversant (ikken hissatsu – 一拳必殺)
Tu laisses le mouvement aller jusqu’au bout, comme une flèche qui transperce.
L’énergie continue au-delà du point de contact, tu projettes l’adversaire vers l’arrière.
Ici, c’est l’image du Jin (勁) qui perce, sans frein.
Frapper et condenser (absorber le retour)
Tu fais un micro-retrait interne (pas visible de l’extérieur).
Ton poing s’arrête comme s’il rencontrait une paroi invisible, mais ce n’est pas une contraction musculaire brute : c’est l’énergie du corps qui se compacte et se transfère dans la cible.
Ce retrait (très subtil) agit comme un choc de freinage : toute l’énergie cinétique se déverse dans l’adversaire au lieu de se disperser.
C’est le principe de Fa Jin (発勁 – émission d’énergie) en Tai Chi : on envoie puis on coupe net, comme un fouet.
Travail des dantian dans ce "retrait-condensation"
Dantian inférieur (hara) : il reste planté dans le sol, c’est lui qui bloque la fin du mouvement.
Dantian médian : relâche et absorbe le retour, comme si le thorax « buvait » l’impact.
Dantian supérieur : garde la cible dans le viseur, mais se détend aussitôt l’impact donné.
Le secret : le corps ne doit pas se raidir, sinon tu bloques ton propre flux. Tu retires juste assez pour que l’énergie ne reparte pas en avant, mais qu’elle s’enfonce dans l’adversaire.

C’est ce qui fait la différence entre un simple coup de poing qui pousse, et un tsuki qui transperce et brise de l’intérieur.
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